Anti Installation
Geoffroy Mathieu & Jordi Ballesta
ISBN 978-2-492680-15-1
29 €
FR — Depuis 2014, Geoffroy Mathieu et Jordi Ballesta photographient ce qu’ils nomment des dispositifs anti-installation, appelés officiellement «dispositifs de sécurisation» ou «anti-intrusion». Ces dispositifs — présents dans les périphéries (surtout) et centres (également) des métropoles francilienne, lyonnaise, marseillaise, lilloise, bordelaise, nantaise, etc. — ont pour objectif d’empêcher la reconstitution de bidonvilles, après leur destruction par les pouvoirs publics et l’expulsion concomitante de leurs habitants. Geoffroy Mathieu et Jordi Ballesta les organisent sous la forme d’une typologie d’opérations: l’enrochement, le déversement, l’excavation, l’entassement, le creusement de tranchées, le défonçage de revêtements, le saccage puis le maintien sur place des constructions détruites... Ils les contextualisent grâce à la composition d’un texte de citations, issues de documents administratifs, juridiques et associatifs qu’ils ont collectés. À cet ensemble photo-textuel, dont l’intention est pleinement documentaire et la teneur clairement factuelle, les auteurs associent des personnalités extérieures au sein d’une postface et de deux entretiens: l’historien Philippe Artières, la philosophe Joëlle Zask et le juriste William Acker. Anti Installation propose alors une forme d’enquête ouverte aux prolongements, aux approfondissements, aux recherches ultérieures qui, notamment, questionneront la fermeture — dans toutes ses déclinaisons — de notre démocratie.
Avec une postface de Philippe Artières et des entretiens avec Joëlle Zask et William Acker.
Avec le soutien à l’édition du Centre national des arts plastiques et du laboratoire Inama de l’École nationale supérieure d’architecture de Marseille
EN — Since 2014, Geoffroy Mathieu and Jordi Ballesta have been photographing what they call anti-installation systems, officially known as “security systems” or “anti-intrusion systems”. The aim of these devices—present in the suburbs (especially) and city centres (also) of Paris, Lyon, Marseille, Lille, Bordeaux, Nantes, etc.—is to prevent the re-establishment of informal settlements after their destruction by the public authorities and the simultaneous eviction of their inhabitants. Geoffroy Mathieu and Jordi Ballesta organise them in the form of a typology of operations: riprapping, dumping, excavating, piling up, digging trenches, breaking up pavements, ransacking and then keeping destroyed buildings in place, etc. They put them into context by composing a text of quotations from administrative, legal and association documents that they have collected. To this photo-textual ensemble, whose intention is fully documentary and whose content is clearly factual, the authors associate outside personalities within a postface and two interviews: the historian Philippe Artières, the philosopher Joëlle Zask and the jurist William Acker. Anti Installation offers a form of investigation that is open to extension, deepening and further research, including questions about the closure—in all its forms—of our democracy.
With an afterword by Philippe Artières and interviews with Joëlle Zask and William Acker.
With the publishing support of the Centre national des arts plastiques and the INAMA laboratory of the École nationale supérieure d’architecture de Marseille.
Infos
FR — Couverture souple
Format 23×27 cm, 224 pages
Langue FR
92 photographies couleur
Conception graphique Building Paris
Typographie Trainer Grotesk (Antoine Elsensohn, 2019)
Imprimé par PBtisk a.s. à Příbram (CZ)
EN — Softcover
Format 23×27 cm, 224 pages
Language FR
92 colour pictures
Graphic design Building Paris
Typeface Trainer Grotesk (Antoine Elsensohn, 2019)
Printed by PBtisk a.s. in Příbram (CZ)
Geoffroy Mathieu
FR — Geoffroy Mathieu est photographe diplômé de l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles. Il vit et travaille à Marseille. Ses travaux interrogent la manière dont les questions écologiques et politiques se concrétisent dans le paysage. Il montre ses travaux sous forme d’éditions (chez Actes Sud, Poursuite, Filigranes, Zoème, Wildproject), d’expositions personnelles ou collectives, ou plus récemment de performances marchées. En 2021, il publie La mauvaise réputation (Zoème), à propos du ruisseau des Aygalades à Marseille. Il est le co-auteur avec Bertrand Stofleth du projet Paysages Usagés, Observatoire photographique du paysage depuis le GR2013 (Wildproject, 2013 et Building Books, 2023). Il produit en 2021 pour les Regards du Grand Paris #4 (Ateliers Médicis et Cnap) une série sur le glanage urbain: L’or des ruines. En 2022, il conçoit une série sur l’errance canine pour la commande publique de la BNF «Radioscopie de la France»: Royal Bourbon, histoires de chiens à La Réunion.
EN — Geoffroy Mathieu is a photographer who graduated from the École nationale supérieure de la photographie in Arles. He lives and works in Marseille. His work focuses on how ecological and political issues are reflected in the landscape. His work has been published (by Actes Sud, Poursuite, Filigranes, Zoème, Wildproject), shown in solo and group exhibitions and, more recently, in walking performances. In 2021, he published La mauvaise réputation (Zoème), about the Aygalades stream in Marseille. He is co-author with Bertrand Stofleth of Paysages Usagés, Observatoire photographique du paysage depuis le GR2013 (Wildproject, 2013 and Building Books, 2023). In 2021 he produced a series on urban gleaning, L’or des ruines, for Regards du Grand Paris #4 (Ateliers Médicis and Cnap). In 2022, he produced a series on canine roaming for the BNF’s public commission “Radioscopie de la France”: Royal Bourbon, histoires de chiens à La Réunion.
Jordi Ballesta
FR — Jordi Ballesta est chercheur en photographie et études paysagères, maître de conférences associé à l’École nationale supérieure d’architecture de Marseille et au sein du laboratoire INAMA. Il travaille sur les modes d'investigation et les écritures documentaires, leurs traductions sous forme de savoirs géographiques, en s’intéressant plus particulièrement aux cultures vernaculaire et domestique. Il a notamment assuré le commissariat de l’exposition «Notes sur l’asphalte: une Amérique mobile et précaire 1950-1990», publié de nombreux textes sur J.B. Jackson, fondateur des Landscape studies, et édité plusieurs de ses essais inédits dans Les Carnets du paysage (École nationale supérieure de paysage) et Habiter l’Ouest (Wildproject, 2016). II a récemment codirigé l’ouvrage Photographier le chantier: transformation, inachèvement, altération, désordre (Hermann, 2020), les dossiers «Les manières de faire vernaculaires» (Interfaces – Image Texte Langage, nº44, 2020) et «Le Paysage. Temps photographié» (Focales, nº5, 2021). Il est par ailleurs concepteur de l’Attiko Monopati, sentier métropolitain d’Athènes, qui donne lieu à diverses publications, expositions et créations d’archives (notamment avec le Mucem et l’École Française à Athènes).
EN — Jordi Ballesta is a researcher in photography and landscape studies, associate professor at the École nationale supérieure d’architecture de Marseille and at the INAMA laboratory. He works on modes of investigation and documentary writing, their translation into geographical knowledge, with a particular interest in vernacular and domestic cultures. He has curated the exhibition “Notes on Asphalt: A Mobile and Precarious America 1950-1990”, published numerous texts on J.B. Jackson, founder of Landscape studies, and edited several of his unpublished essays in Les Carnets du paysage (École nationale supérieure de paysage) and Habiter l'Ouest (Wildproject, 2016). He recently co-edited the book Photographing the construction site: transformation, incompletion, alteration, disorder (Hermann, 2020), the dossiers “Les manières de faire vernaculaires” (Interfaces – Image Texte Langage, nº44, 2020) and “Le Paysage. Photographed time” (Focales, nº5, 2021). He is also the designer of the Attiko Monopati, a metropolitan trail in Athens, which has given rise to various publications, exhibitions and archive creations (notably with the Mucem and the French School in Athens).
Joëlle Zask
FR — Joëlle Zask est enseignante-chercheuse au département de philosophie de l’université Aix-Marseille. Spécialiste de John Dewey et de philosophie sociale, elle s’intéresse aux conditions d’une culture démocratique partagée. Ses réflexions l’amènent à plonger dans des domaines aussi différents que ceux de l’éducation, l’agriculture, l’économie, l’art, les politiques publiques et bien sûr l’écologie. Elle est l’auteure de plusieurs ouvrages, dont La Démocratie aux champs (La Découverte, 2016), Quand la place devient publique (Le Bord de l’eau, 2018) et, aux éditions Premier Parallèle, Quand la forêt brûle (2019) et Zoocities (2020).
EN — Joëlle Zask is a teacher-researcher in the philosophy department of the University of Aix-Marseille. A specialist in John Dewey and social philosophy, she is interested in the conditions of a shared democratic culture. Her reflections lead her to delve into fields as diverse as education, agriculture, economics, art, public policy and of course ecology. She is the author of several books, including La Démocratie aux champs (La Découverte, 2016), Quand la place devient publique (Le Bord de l’eau, 2018), and, published by Premier Parallèle, Quand la forêt brûle (2019), and Zoocities (2020).
Building Paris
FR — Building Paris est un studio de design graphique et de direction artistique fondé par Benoît Santiard et Guillaume Grall en 2012. Convaincus que le design doit avant tout se mettre au service d’un contenu, leur production est marquée par un goût prononcé pour l’évidence et veille à s’adapter à chaque contexte en portant un soin particulier au détail typographique. Dans la continuité de leur pratique, ils enseignent au sein du champ Représentation à l’École d’architecture de la ville & des territoires Paris-Est depuis 2008. Le studio travaille sur des projets d’édition, d’identité visuelle et d’exposition, aux sujets et aux échelles variés, où la contrainte (temporelle, économique, matérielle) est un élément moteur du processus créatif. Ils aiment citer Renaud Huberlant, graphiste et enseignant belge: «Générer du contenu ne peut se faire que si on comprend ce sur quoi on travaille. C’est une question de procédure, pas d’esthétique. Cela signifie: si les choses sont bien pensées, les formes seront bonnes.» Leur intérêt pour l’architecture les amène à collaborer régulièrement avec des architectes, des auteurs et des photographes.
EN — Building Paris is a graphic design and art direction studio founded by Benoît Santiard and Guillaume Grall in 2012. Convinced that design must above all serve content, their production is marked by a pronounced taste for the evidence and ensures that it is adapted to each context by focusing on typographic detail. In the continuity of their practice, they have been teaching in the Representation field at the École d'architecture de la ville & des territoires Paris-Est since 2008. The studio works on publishing, visual identity and exhibition projects, with various subjects and scales, where the constraint (temporal, economic, material) is a driving force in the creative process. They like to quote Renaud Huberlant, a Belgian graphic designer and teacher: “Generating content can only be done if you understand what you are working on. It's a question of procedure, not aesthetics. That means: if things are well thought out, the forms will be good.” Their interest in architecture leads them to collaborate regularly with architects, authors and photographers.